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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 09:49
 La question soulevée est ici celle du lien entre le niveau d’éducation et la taille de la famille. Ce lien existe manifestement au niveau macro- économique. Les pays sous-développés sont en général surpeuplés. Les pays industrialisés souffrent au contraire d’une natalité insuffisante. On peut évidemment expliquer le phénomène par le fait q’un niveau d’éducation plus élevé encourage la régulation des naissances et plus précisément les pratiques contraceptives. Mais il est aussi possible de rattacher le problème à la logique générale de la théorie beckerienne de la consommation. Le ménage devra en effet éduquer ses enfants et leur consacrer du temps (surtout dans leur première année). Ce temps, comme nous l’avons vu dans le paragraphe précédent, viendra en concurrence de celui correspondant aux autres activités individuelles. Des lors, on retrouve l’idée que, plus le niveau d’éducation du ménage est élevé, plus le coût d’opportunité de l’éducation des enfants est élevé. Il exercera donc un frein sur la fertilité. En conséquence, on peut conclure que l’augmentation du niveau de scolarisation, en particulier des filles, est sans doute le meilleur moyen pour réduire la natalité (en particulier dans les pays en voie de développement). Becker et Alii (1990) en disant que la fertilité est liée de façon inverse au taux de rendement du capital humain, supposé lui-même croître avec le niveau de développement, aboutissent à la même conclusion. Cependant des influences inverses peuvent jouer. En premier lieu, le fait qu’un niveau élevé d’éducation engendre généralement un niveau de revenus plus élevé et desserre donc la contrainte de revenu lié à l’éducation et l’entretient des enfants, peut conduire à une taille de la famille plus élevé. Par ailleurs, si le niveau de revenu du mari est suffisamment élevé, la femme pourra envisager de ne pas ou de moins travailler pour se consacrer plus à ses enfants. Dans ces conditions, l’éducation est un facteur favorable à la fertilité. Les données françaises sur ce point sont tout à fait intéressantes. Elles font apparaître une double courbe « en U ». La première montre que la taille de la famille diminue au fur et à mésure que le statut social s’élève pour passer par un minimum correspondant au cadre moyen, puis s’élever à nouveau pour les patrons de l’industrie et du commerce, les cadres supérieurs et les professions libérales. La deuxième courbe « en U » montre qu’à statut social du mari donné, le niveau de diplôme de la femme exerce un influence négative jusqu’au brevet, puis positive au-delà, sur la taille de famille. Toute chose qui confirme les deux impacts contradictoires de l’éducation sur ce type de comportement mis en lumière précédemment.
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