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6 octobre 2015 2 06 /10 /octobre /2015 11:16

Introduction

L’entrepreneur est porteur d’un savoir, qu’il restitue à la collectivité par l’acte de création de valeur ou la création d’une entreprise. Cette capacité que Schumpeter qualifie de « hors du commun », fait de lui un personnage controversé de l’histoire économique. Si les auteurs du courant classique mettent en valeur sa capacité de jugement et à prendre des risques dans un environnement économique incertain, en revanche, pour les néoclassiques il combine les facteurs de production mais ne semble pas être doué de facultés exceptionnelles.

Des impasses de la théorie néoclassique va naître l’entrepreneur schumpétérien. Pour Schumpeter (1935), l’entrepreneur réalise les nouvelles combinaisons de moyens de production (fabrication de nouveaux biens, introduction d’une méthode de production inédite par exemple). Pour l’auteur, l’entrepreneur innovateur est le moteur de l’évolution économique parce que le produit innové ou les nouveaux moyens de production stimulent les firmes existantes en termes de concurrence. Il rejoint en cela M. Porter (1990), qui précise que les entreprises nouvelles constituent un facteur d’avantage concurrentiel pour les nations.

Cette capacité d’innovation, la littérature l’explique largement par le degré de formation, le domaine d’expertise et le réseau de relations. Pour Julien et Marchesnay (1996), l’entrepreneur innovateur se caractérise par un haut niveau de formation et une forte liaison avec de bons réseaux d’informations. Pourtant, cela ne semble pas être suffisant. C’est oublier que celui-ci est un acteur social et que son projet se situe dans un environnement économique particulier (Boutillier et Uzunidis, 1999). L’entreprise et l’entrepreneur n’ont de consistance que parce qu’ils font partie d’un tout. L’entreprise forme un système qui est ouvert sélectivement à son environnement économique, technique et social duquel elle tire des éléments de sa survie et auquel elle s’adapte pour se perpétuer. Nous dirons que l’entrepreneur ne peut faire fi de son environnement au risque de produire par exemple des biens ou des services archaïques et non adaptés. C’est oublier que l’innovation est le produit d’une organisation et que cette relation est source d’ambiguïté. Y. Gasse et C. Carrier (1992) soulignent que l’innovation, si minime soit-elle, est presque toujours génératrice de changements d’ordre organisationnel à l’intérieur d’une entreprise. A titre d’exemple, l’innovation risque d’être contestée par les employés lorsque sa mise en œuvre laisse prévoir une diminution dans la qualité des postes en vigueur ou pire encore, une réduction dans leur nombre actuel. La gestion de l’innovation se fonde alors sur la création de nouvelles règles d’organisation (Alter, 1995). Nombre d’entrepreneurs sont confrontés à ce problème qui réside en la difficulté d’allier ces deux concepts afin qu’ils se rejoignent et aboutissent à la pérennité de l’entreprise de la façon la plus productive qui soit. Il convient donc pour le créateur de prendre conscience de cette ambiguïté et d’être capable de la gérer. L’entrepreneur innovateur doit être en mesure de maîtriser tout un registre de paramètres différents afin que son projet innové ait des chances de réussite. Le phénomène entrepreneurial est interactif et cette interaction met en jeu des niveaux irréductibles constitués d’éléments de nature très diverses tels que l’environnement, l’organisation, les ressources ou l’activité et contraignent le créateur à devoir intégrer et gérer cette complexité. Cette capacité est une condition sine qua non à la réussite de tout produit et service innovés. Filion (1991) conçoit le fonctionnement entrepreneurial comme portant en grande partie sur le management visionnaire. Cette vision, développée par l’entrepreneur, l’inscrit dans une dynamique de changement créatrice au sens de Bruyat (1994). Il est en effet rare que l’entrepreneur innovateur ne soit pas un créateur visionnaire. Aussi, pour que le produit ait des chances de réussite, le créateur doit développer une vision réaliste et cohérente. Pour cela, les relations qu’il entretient avec son environnement trouvent toutes leur importance.

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