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11 juillet 2016 1 11 /07 /juillet /2016 16:13

Les Enjeux pour demain

Les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont souvent présentées comme la passerelle que l’Afrique doit emprunter pour impulser son développement.

La Côte d’Ivoire, en pleine reconstruction après plusieurs années de crise politique l’a bien compris : si son ambition est de devenir « un pays émergent à l’horizon 2020 », elle ne pourra y arriver sans le développement des TIC.

Après avoir affiché une croissance négative en 2011 (-4,7%), suite à la crise post-électorale, la Côte d’Ivoire a su rebondir et affiche aujourd’hui une croissance parmi les plus élevées d’Afrique, estimée à 8.8 % en 2013 (9.8 % en 2012). Le FMI prévoit pour les 10 années à venir une croissance autour des 10 %. Cette reprise économique, la Côte d’Ivoire la doit en partie aux grands projets de travaux publics et à la reprise des investissements privés. Mais de nombreux défis demeurent pour rendre cette croissance durable et le développement des TIC en est un. Le gouvernement ivoirien est convaincu que les TIC est une véritable opportunité pour atteindre plus rapidement et plus efficacement les objectifs qu’il s’est fixés en termes notamment de création de richesse et de réduction de la pauvreté.


Avec plus de 22 millions d’habitants et un PIB de plus de 30 milliards de dollars en 2013, la Côte d'Ivoire compte 19,7 millions d'abonnés à la téléphonie mobile, soit un taux de pénétration d'environ 84 % et un taux de couverture de plus de 94 %. Le secteur des télécoms a d’ailleurs généré plus de 1 000 milliards de francs CFA de chiffre d’affaires en 2013 pour des investissements sur la période estimés à plus de 130 millions FCFA et plus de 5400 emplois directs et 100.000 indirects.


D’ailleurs, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (TIC), Bruno Koné, a annoncé en février dernier que le marché de la téléphonie mobile contribuait à hauteur de 300 milliards de FCFA au budget de l'État, soit presque 10 % des ressources de l'État. Ces résultats font donc de la Côte d’Ivoire l’un des marchés les plus attractifs en Afrique occidentale francophone pour les entreprises de télécommunication.


Le pays affiche néanmoins un retard important en termes de maturité numérique, car si chaque ivoirien a pratiquement accès à la téléphonie mobile seulement 3 % de la population utilise Internet et à peine 2 % de ces utilisateurs ont un abonnement haut débit. Les efforts à faire pour combler ce retard sont importants. Ils vont consister d’une part à mettre en place le cadre nécessaire, en termes notamment d’infrastructure (couverture réseau internet) qui reste encore faible; d’autre part à former à l’utilisation des TIC la population ivoirienne qui a du mal à utiliser les technologies et qui a aujourd’hui une faible culture des TIC; et enfin à créer des contenus numériques propres au pays. Mais les freins ne se limitent pas à cela : ils sont aussi économiques. En effet, les tarifs et les coûts d’accès restent relativement élevés alors que la population continue de s’appauvrir. Le taux de pauvreté qui était de 10,1 % en 1985 est passé à 42,7 % en 2008.
Les entreprises du secteur des TIC se trouvent également en Côte d’Ivoire dans un environnement peu propice. Tout d’abord, la Côte d’Ivoire a montré au cours de ces dernières années une forte instabilité politique avec une succession de crises qui ont à chaque fois eu de lourdes conséquences pour les entreprises : insécurité, destruction des infrastructures, mobilité excessive des équipes de mise en œuvre, remise en cause et perte des acquis, pertes économiques, etc. Par ailleurs, le poids des taxes sur les produits informatiques mais aussi la récente augmentation de l’impôt sur les bénéfices qui est passé de 25 % à 30 % en 2014 pour le secteur des TIC constituent un véritable goulot d’étranglement au développement des TIC.


Enfin, le fort taux de cybercriminalité en Côte d’Ivoire lui donne une très mauvaise réputation à tel point qu’elle se retrouve sur les listes rouges de certains sites Internet. C’est le cas du site PayPal, leader mondial de la transaction sécurisée sur Internet, qui a tout simplement exclu la Côte d’Ivoire de son réseau.


Ces freins, le gouvernement ivoirien en a bien conscience et ils nourrissent d’ailleurs ses plus grandes préoccupations car comme l’a déclaré le ministre ivoirien de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, Bruno Koné, « il est en effet aujourd’hui indéniable que les technologies de l’information et de la communication et la généralisation de leurs usages sont un des facteurs de développement, de création d’emplois, de diffusion du savoir et d’amélioration de la fourniture des services publics aux populations ».

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