Tout comme en matière de fertilité il existe une relation évidente entre le niveau d’éducation et le comportement en matière de santé, si ce n’est l’état de santé, des individus. On le constate aussi bien au niveau macro-économique (la morbidité et la mortalité sont beaucoup plus faible dans les pays développés à fort niveau éducatif) qu’au niveau micro-économique (l’espérance de vie est étroitement dépendante du statut social et donc du niveau d’éducation des individus). Cette situation tient bien sur au fait que les individus consacrent une plus grande part de leurs revenus aux dépenses de santé ; ce comportement est confirmé au niveau macro-économique par la constatation que les dépenses de santé croissent plus vite que le revenu national dans tout les pays. Mais on peut aussi envisagé une liaison plus directe entre éducation et santé indépendante du revenu comme l’ont démontré les travaux pionniers de Grossman qui montraient, en particulier, l’influence déterminante du niveau d’éducation de la femme sur les comportement médicaux et leurs conséquences (durée de vie, état de santé général, etc.).
La justification de cette liaison entre éducation et santé peut être trouvée à deux niveaux au moins :
-Il existe, comme pour les autres comportements micro-économiques, et en particulier de consommation, un effet technologique de l’éducation ; les individus les plus éduqués auront un comportement de consommation médicale plus efficace :meilleure connaissance du système de santé, des médicaments, meilleure information médicale.
-Il existe aussi un effet de coût d’opportunité qui tient au fait que la mauvaise santé peut entraîner des pertes de revenu (en raison d’arrêts de travail ou de moindre efficacité dans le travail) qui seront d’autant plus élevées que ces revenus seront eux-mêmes élevés (et donc le niveau d’éducation).
Les chiffres dont on dispose en France ne permettent pas vraiment de repérer l’influence du diplôme, en tant que tel, sur les comportements de santé. Seules la variable CSP est retenue dans la plus part des études. Elles permettent de constater que si les cadres ont plus souvent que d’autres recours aux spécialistes, aux dentistes, à des, à des examens complémentaires ou à des médicaments sans ordonnances (ce qui marque autant un effet classique de revenu qu’un effet de diplôme), en moyenne, ils ont une fréquence de soins et d’interruption d’activité plus faible, ce qui confirme clairement le poids du d’opportunité de la maladie ou du temps passé en consultation.