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6 octobre 2015 2 06 /10 /octobre /2015 11:27

L’entreprise et les problèmes de gestion qu’elle rencontre font l’objet d’une actualité riche et variée. Aussi, pour bien comprendre les problématiques liées aux entreprises, leur fonctionnement, mais également les évolutions qu’elles peuvent subir, il semble incontournable de présenter l’entreprise et de la définir. Tel est donc l’objet de ce chapitre.

I/ DEFINITIONS

  1. Entreprise

L’entreprise est une unité économique, organisée pour fournir des produits sous formes de biens ou de services pour un ou plusieurs marchés.

  1. Organisation

Une organisation est un ensemble de moyens structurés constituant une unité de coordination ayant des frontières identifiables, fonctionnant en continue en vue d’atteindre un ensemble d’objectifs partagés par les membres participants.

Une organisation est donc essentiellement un cadre structuré pour une action, ce qui permet de regrouper toutes les formes d’entreprises.

Les deux éléments essentiels de l’organisation sont, d’une part, l’ensemble structuré de tous les moyens et, d’autre part ; la coopération nécessaire des membres de l’organisation, acteurs de son fonctionnement.

Toute organisation se caractérise par :

  • Une division et une coordination des tâches et des activités
  • Une formalisation des règles et des procédures de fonctionnement ;
  • Une hiérarchie et un contrôle ;
  • Une stabilité relative.

  1. Gestion d’entreprise

En premier lieu, il faut rappeler que l’objet d’analyse de la gestion c’est l’entreprise, et plus concrètement son fonctionnement, sa recherche de performance, les moyens mis en œuvre pour y parvenir (manière de s’organiser, de produire, de vendre…). A ce titre, on peut avancer que, dès l’instant que des individus se regroupent autour d’objectifs communs (faire du profit, défendre des idées…) et qu’ils acquièrent des ressources pour les exploiter, les organiser de la meilleure façon possible, on peut alors parler de gestion.

II/ LES MODES D’ANALYSE DE L’ENTREPRISE

  1. L’entreprise comme une unité productive rationnelle

Historiquement l’entreprise fut d’abord abordée comme une organisation qui cherche avant tout à optimiser sa production. L’accent est mis sur la production de l’entreprise, les moyens et les méthodes pour y parvenir. Cette représentation est associée à celle de Frederick Taylor (fin du XIXe siècle début du XXe). A partir de ses expériences en tant qu’ouvrier, puis ingénieur, il développa un mouvement connu sous le nom d’organisation scientifique du travail. Selon cet auteur, l’efficacité maximale de production passe par l’élimination de tout gaspillage, toute perte de temps dans l’entreprise qui risquerait d’entrainer un coût pour la production. Pour cela il faut adopter une méthode scientifique qui consiste à simplifier le travail de l’ouvrier en le divisant en tâches élémentaires et à contrôler l’exécution de son travail. Cette approche de l’entreprise a conduit par la suite au développement du travail à la chaîne, bien adapté dans les opérations d’assemblage de biens standardisés et destinés à une consommation de masse (cas de l’automobile avec Ford par exemple). Cependant, cette vision a fait l’objet de nombreuses critiques, accusée notamment d’aliéner l’homme au travail. Dans les années trente, le courant des relations humaines préfère développer une conception plus humaniste de l’entreprise.

  1. L’entreprise comme groupe humain

Selon l’approche des relations humaines réunissant sociologues et psychologues, l’entreprise ne doit pas être considérée comme une agglomération d’individus, dépourvus d’affectivité mais comme une cellule sociale, un groupement humain. Ils vont mettre en évidence que l’effet de groupe, l’esprit d’équipe jouent un rôle important dans l’efficacité de l’entreprise. Le père fondateur de ce courant est E. Mayo, sociologue australien qui migra aux États-Unis ou il effectua ses principales recherches en sociologie du travail. Il sera rejoint notamment par A. Maslow puis F. Herzberg qui vont mettre l’accent respectivement sur les besoins que cherche à satisfaire l’individu au travail et les facteurs de motivation au travail…

Du point de vue de l’école des relations humaines, l’entreprise, en tant que cellule sociale, doit s’organiser pour développer un esprit collectif et une plus grande responsabilité individuelle. Pour cela, elle doit jouer sur les facteurs qui motivent les individus au travail : ces derniers ne sont pas forcément liés à la rémunération du travail ou en tout cas ce seul facteur ne suffit pas. La motivation va dépendre de la nature du travail et des besoins qu’il satisfait. Si le travail s’organise autour des taches plus variés et plus enrichissantes et si, en outre, il apporte reconnaissance et réalisation personnelle, alors la motivation sera forte dans l’entreprise et source de production. Cette conception de l’entreprise est radicalement différente de celle de Taylor.

  1. L’entreprise comme organisation hiérarchisée

A côté de ces conceptions ci-dessus vont se développer d’autres écoles de pensée réunies sous le nom de courant de l’administration et du management. L’idée avancée est que l’entreprise est une organisation qui, pour être efficace, doit être administrée, managée. Deux écoles se distinguent.

D’un côté l’école d’administration qui se développe au début du XXe siècle autour de l’ingénieur français Henri Fayol et du sociologue allemand Max Weber. De son expérience à la direction générale des Mines, Henri Fayol va publier un ouvrage (Administration industrielle et générale) dans lequel il propose un certain nombre de principes d’administration (nécessité de mettre en place un système hiérarchique, un système d’autorité, etc.). Selon Fayol, l’entreprise efficace est une organisation qui encadre les hommes, organise les tâches, donne des ordres, contrôle les performances et prévoit le futur. L’entreprise représentative est plutôt de grande taille, elle est constituée de nombreux niveaux hiérarchiques mais son système d’autorité repose sur dès des règles et des procédures strictes.

D’un autre côté, l’école du management développée dans les années cinquante constitue la branche outre-Atlantique de ce courant. Les auteurs les plus représentatifs sont Chester Barnard ou encore Peter Drucker. Ils vont reprendre les idées de Fayol mais vont également s’inspirer de travaux réalisés en psycho-sociologie, apportant ainsi une conception plus humaine de l’entreprise, mais dans laquelle l’autorité n’est plus de mise. L’entreprise devient un lieu de décisions partagées. De nouveaux principes de management par objectif ou le management participatif.

  1. L’entreprise comme lieu de décisions

Tout un courant « le courant béhavioriste » ou encore de la décision- va s’intéresser plus particulièrement à la prise de décision dans l’entreprise. Partant des réflexions menées par Herbert Simon sur la rationalité limitée, March & Cyert, auteurs les plus représentatifs de ce courant, vont développer l’idée que dans l’entreprise la décision ne peut être optimale- tout au plus satisfaisante. Les raisons invoquées sont les suivantes : d’une part l’individu ne peut tout percevoir, ni tout connaitre du monde qui l’entoure, en ce sens sa rationalité est limitée, d’autre part l’individu va rechercher à défendre ses propres intérêts au détriment souvent de l’intérêt collectif. Dans un tel contexte, l’entreprise qui regroupe des individus différents, complexes devient un lieu de décideurs multiples. Toute la difficulté pour l’entreprise est de trouver des consensus autour de buts et d’objectifs communs. Ces derniers, une fois définis sont le fruit de long processus de négociation entre groupes, coalitions dans l’organisation. En conséquence ces buts ne peuvent être rationnels, dépendent de contraintes organisationnelles et sont quelques fois imprécis pour être acceptable par tous… Les auteurs vont proposer une démarche de résolution des problèmes et l’élimination de l’incertitude dans l’organisation par le recours à des procédures simples et à l’expérience.

  1. L’entreprise comme un système
  • L’entreprise est alors un système ouvert

Elle est en relation avec son environnement. Elle puise des ressources, des informations de cet environnement mais également elle tisse des relations d’échange avec l’extérieure et elle évolue selon cet environnement. Elle peut subir des contraintes de la part des clients, des fournisseurs, de l’Etat, mais aussi son activité va dépendre de facteurs économiques, sociaux, technologiques. A son tour elle peut agir aussi sur son environnement par ses produits, par son offre spécifique, par des moyens de communications, par des manœuvres stratégiques…

  • L’entreprise est un système organisé et régulé

L’entreprise est, avant tout, plus ou moins structurée autour d’un centre de commande (le dirigeant, l’équipe dirigeante). Différentes unités (commerciales, de production, administratives) à l’intérieur de l’entreprise participent à l’activité de l’entreprise. Ces unités sont reliées entre elles par différents flux (ordres, consignes, informations, financement…)

L’entreprise est aussi régulée par des variables de commandes (ordres, consignes provenant de responsables hiérarchiques) dans la mesure où elle doit chercher à s’adapter en permanence pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée.

  • L’entreprise est un système finalisé

L’entreprise est créée en vue de réaliser des buts (recherche de profit, de croissance, d’indépendance, de légitimé sociale…). Ces buts vont guider ses choix, son action ou tout au moins fixer les contraintes dans lesquelles seront mises en œuvre les décisions.

  1. L’entreprise, structure de production, de répartition de la valeur ajoutée

  • Création de la Valeur Ajoutée

La mission première de l’entreprise est la production de biens et services.

A cet effet, elle combine des facteurs de production qui sont :

Travail

Capital

Production

Biens et services

Consommation intermediaire

L’entreprise dans la fabrication de ses outputs (biens et services) utilise des inputs acquis auprès d’autres unités de production dont il faut en tenir compte dans l’évaluation de sa production réelle.

  • Répartition de la Valeur Ajoutée

La richesse créée par l’entreprise c.-à-d. la VA est proportionnellement et respectivement repartie entre les salariés qui perçoivent la généralisation du travail, l’Etat et les collectivités territoriales qui reçoivent les taxes et impôts, les apporteurs de capitaux (actionnaires) dont les prêteurs reçoivent leurs intérêts et les associes des dividendes.

Le supplément de richesse peut se enfin être investi dans l’entreprise sous forme d’autofinancement. Par ailleurs, grâce à une meilleure combinaison et une meilleure efficacité des facteurs de production, l’entreprise peut dégager des gains de productivité.

Agents Rémunérés Type de rémunération

salaires

Richesses créées par l’entreprise

Le Personnel

l’Etat et les Collectivités Territoriales

Taxes et impôts

Intérêts ou dividendes

Les Actionnaires

L’entreprise

Revenus non distribués

Ces gains de productivité peuvent permettre une variation du prix des facteurs et des produits.

L’entreprise peut donc :

  • Baisser les prix
  • Améliorer la rémunération des salariés
  • Accroître les dividendes des associés
  • Accroître les possibilités d’autofinancement

III / LE MANAGEMENTs

  1. Définition

Le verbe anglais manage et le terme « management » viennent du mot français « ménager » signifiant de bien régler, de bien disposer : c’est l’art de conduire et de diriger. Le management peut être défini aujourd’hui, de manière très générale ; comme l’ensemble des techniques d’organisation et de gestion de l’entreprise pour conduire, piloter l’action des individus.

Il s’agit donc d’optimiser l’usage des ressources humaines d’une organisation dans le cadre des objets visés.

  1. Le rôle du manager

Le manager doit conduire les acteurs d’une organisation pour qu’ils coopèrent ensemble, afin d’atteindre les objectifs fixés pour l’entreprise tout en favorisant, dans la mesure du possible, leur développement personnel.

Le manager doit exercer un pouvoir, un style de direction, tout en tenant compte des jeux de pouvoir des différents acteurs ; il doit coordonner les activités des membres de l’organisation, tout en intégrant leurs rationalités différentes dans leurs prises de décisions : il doit en outre gérer l’implication et la motivation individuelle des acteurs tout en créant une culture collective.

Le manager doit construire un style de management qui intègre la fonction de direction proprement dite et le leadership axé sur la gestion des hommes, à partir de sa propre personnalité et des comportements des acteurs.

Ainsi, le rôle de manager est essentiel pour le bon fonctionnement de toute organisation et tout dirigeant ou cadre intermédiaire doit intégrer cette dimension du management pour conduire ses équipes.

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