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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 19:44

Après la seconde guerre mondiale, les terminologies du sous développement ont fait irruption parmi les spécialistes et le public. Pays sous développé, pays à croissance retardés, pays en développement, pays moyens avancés, le tiers monde. Le sous développement s’identifie à un important déséquilibre mondial dans le processus d’évolution économique. En effet plus des 3/4 de la population mondiale reçoivent moins du 1/4 de la richesse mondiale. Les pays industrialisés réalisent plus 75% de la production mondiale et le niveau de vie de leurs populations est environ 10 fois supérieur à ceux que l’on observe dans les autres pays. Globalement le bilan des 40 dernières années pour la PED (pays en voie de développement) est alarmant. En plus la diversité des situations économiques et sociales est de plus en plus faute au sein de ces pays obligeant  ainsi à substituer le pluriel « Tiers.mondes » au singulier  « Tiers.monde ».

1. Les inégalités du tiers monde

1.1. Définition du développement

Le  développement est le processus de transformation des structures économique, sociales, culturelles, institutionnelles permettant l’apparition d’une croissance durable. En d’autres termes, le développement fait état de transformation et mutation structurelles qui provoque le passage d’un système à un autre.

2. Les caractéristiques du développement

Plusieurs indicateurs synthétiques tel que le PIB réel/ tète, le taux de mortalité, le nombre de médecin / habitant… permettent d’apprécier le niveau de développement d’un pays. Les caractéristiques de ce développement peuvent être  analysées sur 3 plans.

2.1. Au plan économique

ü  Une société homogène, moderne et urbaine, centrée sur le progrès technique et l’innovation technologique

ü   Une épargne abondante qui entraine une autonomie des investissements

ü  Un secteur tertiaire très développé qui est la conséquence d’un secteur industriel solidement installé.

ü   Une balance commerciale excédentaire

ü  Une main d’œuvre qualifiée et spécialisé

ü  Un PNB/tête >  2000 dollars

2.2. Au plan social

ü  Une meilleure satisfaction des besoins primaires (santé, éducation, alimentation, eau potable, transport...)

ü  Un taux d’alphabétisation très élevé

ü  Un endettement presque inexistant

ü  Une espérance de vie très élevé (> 60 ans)

2.3. Au plan démographique

ü  Un faible taux de croissance démographique

ü  Une population vieillissante

3. Les tentatives de classifications des pays

Comment en effet classer les différentes nations en fonction de leur stade de développement ? La première approche consiste à analyser la performance strictement économique (PIB/ Habitant par exemple). Cela fait apparaitre deux groupes de pays : les pays développés et les autres. Mais le développement ne peut se limiter à sa dimension purement économique. Il est indispensable d’intégrer d’autres paramètres tels que l’espérance de vie ou le niveau d’éducation. C’est l’objectif de l’indicateur de développement humain qui permet une classification plus finie.

Classification en 1998

4. Les analyses du sous développement

4.1. Définition du sous développement

Le sous développement est l’état d’une économie dans laquelle, il n’ya pas un accroissement cumulatif de la richesse par tète. Le sous développement est l’état d’une société dont la caractéristique économique, sociale, culturelle, politique n’empêchent d’assurer à l’ensemble des individus qui la composent.

4.2. Les  caractéristiques du sous-développement

Les caractéristiques suivantes permettent d’identifier un pays en développement. Mais toutes ces caractéristiques n’existent pas dans les PED. Certains sont peu prononcés ou absents dans certains pays.

4.2.1. Les caractéristiques économiques

ü  Faiblesse du taux d’investissement

ü  Faible productivité du travail

ü  Prédominance du secteur (primaire qui « glisse directement vers le tertiaire, le secteur secondaire » demeure ferme, faute de moyen

ü  Productivité faible dans l’agriculture

ü  Insuffisance des moyens de transport

ü  Insuffisance de l’épargne

ü  Faiblesse du revenu/tête

ü  Faible taux de croissance annuelle

ü  Part élevé du secteur primaire et des activités extra active dans le PIB.

ü  Utilisation des techniques rudimentaires

ü  Dépendance d’économie accrue vis à vis des pays industrialisés

ü  Part élevé d’un petit nombre de produit dans la valeur d’exportation

ü   Faible part des entreprises à capitaux nationaux parmi les grandes entreprises

ü  Faible part du secteur des biens d’équipement dans l’industrie et forte part dans les exportations.

ü   Faiblesse des budgets de recherches : importation des techniques et des technologies

ü  Fuites des capitaux vers les pays développés

ü  Importance de l’économie souterraine

ü  Faiblesse des infrastructures et des réseaux de télécommunication

ü  Surpeuplement, gonflement du secteur tertiaire surtout des administrations

ü  Forte pénétration des capitaux étrangers dans le secteur bancaire

ü  Fort taux d’inflation

ü  Monnaie inconvertible et/ou contrôle d’échange

ü  Déficit de la balance des paiements et fort endettement extérieurs

4.2.2. Les caractéristiques sociales et démographiques

ü  Fort taux de fécondité, de naissance ou natalité, de mortalité infantile

ü  Faible espérance de vie à la naissance

ü  Fort pourcentage des jeunes dans la population active

ü  Fort pourcentage des actifs dans la population active totale

ü  Fort pourcentage des fonctionnaires parmi les actifs

ü  Faible part des classes salariales, moyenne dans la population totale

ü  Faible taux des activités féminines

ü  Forte inégalité des retenus

ü  Fort taux d’analphabète

ü  Fort taux de malnutrition, de sous alimentation et de morbidité.

ü  Faible équipement sanitaire et hospitalier

ü  Fort taux de chômage ; chômage déguisé (c'est-à-dire un salaire qui ne satisfait que les besoins du salarié)

ü  Absence ou faiblesse des systèmes de sécurité sociale

ü  Développement anarchique des métropoles

ü  Concentration de la population urbaine dans un petit nombre de ville

ü  L’importance de l’exode rurale

ü  Fuite de cerveaux

ü  Le fatalisme des peuples

4.2.3. Caractéristiques politiques et culturelles

ü  Stabilité politique

ü  Absence ou faiblisse de la démocratie parlementaire et multipartisme.

ü  Non respect des droits de l’homme

ü  Risque  de frustration et d’affrontement

ü  Corruption et favoritisme

ü  Faiblesse du droit du travail

ü  Poids des traditions

ü  Phénomène d’acculturation

Remarque : les caractéristiques peuvent être des causes et des conséquences du sous développement.

5. Les théories économiques du sous développement

Trois courants d’analyse présentent les aspects internes et externes des théories économiques du sous développement.

5.1. La théorie libérale (optimisme libéral)

« Le sous développement n’est qu’un retard du développement » Pour  les économistes libéraux Arthur Lewis et Rostow, le sous développement est une étape naturelle sur la voie du développement, étape par laquelle tout le monde doit passer. Le sous développement est ici présenté comme une étape et non comme un phénomène spécifique. L’analyse est optimiste : les PED accusent un certain retard, mais avec le temps et quelques «  remèdes appropriés » ce retard peut être comblé. Cette analyse repose sur la théorie de la croissance de Rostow. Les étapes de la croissance sont en fait chez Rostow assimilés aux étapes du développement. Dans ce schéma, les PED se situent à la deuxième ou à la troisième étape. La thèse des libéraux est peu réaliste puisque la situation actuelle des pays dits en retards est très différente de celle qu’on connue les pays industrialisés au 18 et 19è siècle. Par ailleurs, leur approche conteste le caractère économique de développement. L’emploi de l’expression « le sous développement est un retard du développement » est évasif.

5.2. La théorie structurale

« Le sous développement est le résultat du blocage structural ». Cette  théorie est née dans les années 1950 avec les auteurs comme François Perroux et R. Prebish. Ils présentent le sous développement comme un phénomène spécifique et non comme une étape naturelle d’une évolution linéaire. Produit de l’histoire, le sous développement représente une situation originale que n’ont pas connue les pays aujourd’hui industrialisés. Cette théorie dénonce la détérioration des termes de l’échange entre les prix des produits exportés et ceux des produits manufacturés importés. Les tenants de cette théorie sont des partisans du protectionalisme dans le but de créer un marché interne et développé les industries nationales.

5.3. La théorie marxiste

« Le sous développement est un produit du développement capitaliste » apparut dans les années 1960 – 1970. Cette théorie remet en cause le conformisme des structuralistes. Les principaux auteurs Samir Amin, Aghiri Emmanuel (camerounais), Destanne De Bernis (français), René Dumond (français). Selon cette théorie, c’est le développement capitaliste qui est à l’origine du sous développement. Le sous développement n’est que le fruit (le résultat) de l’impérialisme des pays avancés qui ont pillés les richesses du 1/3 monde afin d’assurer la croissance  de leur économie. La théorie marxiste du sous développement est basée sur la théorie de l’impérialisme selon laquelle l’économie mondiale capitaliste est une structure hiérarchisée composant un centre (les pays industrialisés) et  une périphérie (les pays du 1/3 monde). Dans cette structure les pays ne jouent pas à arme égale et l’exploitation des pays pauvres est une étape nécessaire à la survie du capitalisme.  La théorie se fonde également sur la thèse de l’échange inégal. Les économies des pays du 1/3 monde sont extraverties, en effet, ces économies sont spécialisées dans l’exploitation des produits de base et cela les  rend vulnérables aux variations rapides. Il en résulte une extériorisation des termes de l’échange (variation exportation/ variation importation) qui provoque un déséquilibre permanent de leur balance commerciale. Selon la théorie marxiste, la solution pour les pays en développement est de rompre avec le capitalisme mondiale et de mettre en œuvre des stratégies de développement auto centré (stratégie basé sur la production nationale) ou les choix internes l’emportent sur les contraintes extérieurs de manière à finir avec la dépendance comme se sont les structures internes des classes qui bloquent et retardent le développement, il faut nécessairement  passer par une révolution sociale et politique.

6. Les stratégies de développement et leurs limites

Les stratégies de développement élaborées pour les PED dépendent de la  nation, des problèmes spécifiques à chaque pays.

6.1. Stratégie d’industrialisation

Plusieurs stratégies d’industrialisation sont possibles.

6.1.1. La Stratégie de Substitution aux Importations

Elle se fonde sous la protection du marché intérieur et entend remplacer les produits étrangers par des produits nationaux. Le modèle de substitution des importations est guidé par le désir des dirigeants à assurer une centaine indépendance. Malgré, le succès rencontré par ce modèle de développement (Brésil, Argentine, Corée du sud) il a rencontré des blocages :

ü  Au niveau interne, la faiblesse des salaires, bureaucratie, la corruption, l’hyper inflation, les marchés noirs.

ü  Au niveau externe: la concurrence internationale est très rude, on est confronté à des meilleurs qui soient.     

6.1.2. La Stratégie par Promotion des Exportations

La promotion des exportations entraine une extraversion croissante des économies qui dépendent fortement de la conjoncture internationales et de la demande des pays industrialisées. Les pays qui pratiquent, ce mode de développement (INDE, Côte d’Ivoire, les dragons d’ASIE….) ont choisi de s’ouvrir aux capitaux étrangers. Ils permettent aux multinationales de s’installer en leur donnant des conditions favorables. La promotion des exportations se heurtent à des difficultés :

ü  Au niveau externe : le protectionnisme des pays riches, la détérioration des termes de l’échange, transferts de technologie.

ü  Au niveau interne : la désarticulation entre les secteurs, l’insuffisance du marché intérieur, les tensions sociales.

L’insuffisance significative du modèle de développement par promotion des exploitations a été relevée par la fin de la crise asiatique de 1997.

6.1.3. La Stratégie des Industries  Industrialisantes

Cette stratégie a pour idée de base, d’obtenir une économie à la fois autonome et intégré : les industries achètent localement à d’autres firmes, ceux dont elles ont besoins en provoquent un effet d’entrainement. Cette politique rencontre et suscite différents obstacles : déséquilibre dans l’évolution des secteurs de financement des investissements, suréquipement industriel, sous emploi, inégalité sociale persistante.

6.2. La stratégie basée sur l’agriculture

L’agriculture demeure à l’essentiel du 1/3 monde la base de la réalité économique. La santé de l’agriculture dépend, les revenus, le niveau de vie et même la survie de nombreux pays. Les différents pays pour leur développement ont adopté les solutions suivantes :

ü  Les reformes agraires (nouvelles répartition des termes) mais politiquement et économiquement difficile à mettre en œuvre.

ü  La modernisation technique (mécanisation et consommation d’engrais) mais très couteux.

L’échec de l’agriculture résulte souvent d’un choix politique. Les pays du 1/3 monde négligent le secteur agricole au profit de l’industrie ou la production agricole est tournée vers l’exportation au détriment des produits vivriers

Mais, il faut remarquer que les produits agricoles ne sont pas plus payés à leur juste prix et d’autre part les recettes de ces produits sont en chute libre au niveau international.

6.3. La stratégie basée sur la maîtrise de l’explosion démographique

Alors que le taux d’accroissement de la société européenne n’atteint pas les 1%, celui des PED est autour de 3%. La part du 1/3 monde dans la population mondiale va croissante 70% de la population mondiale en 1950 ; 75% en 1985 ; 80% en 2000.

Le fort accroissement démographique entrave de nombreuses conséquences défavorables au plan démographique :

ü  Une part importante du revenu national est consacrée au seul Investissement démographique au détriment des Investissements productifs.

ü  Les dépenses d’éducation et de soins aux enfants pèsent lourdement sur le budget Etatique.

Maitriser la croissance démographique suggère bien identifier les causes du niveau élevé de l’accroissement de la population.

Ces causes sont les suivantes :

ü  Taux de fécondité important.

ü  Système de protection social inexistant.

ü  Informations insuffisantes sur les techniques contraceptives.

ü  Fonction sociale d’une population des familles nombreuses

ü  L’oisiveté.

Une population démographique ne peut à elle seul permettre une réduction du nombre de naissance. Pour être efficace, elle doit s’intégrée à une politique d’ensemble visant à modifier le contexte économique et social dans son ensemble (globalité).

6.4. La Division Internationale du Travail (DIT)

C’est la répartition de la production mondiale de B&S entre pays ou zone économique plus ou moins spécialisés.

La D I T est l’expression de la spécialisation des différents pays qui participe au commerce international. Jusqu’aux années 1970, la DIT s’articulait autour d’un échange de type colonial.

Aujourd’hui grâce au développement des nouveaux pays industrialisés, on assiste à la mise en place d’une nouvelle DIT :

Les pays du Nord exportent des Biens de haute technologie contre des produits industriels technologiquement banalisés en provenance des pays du sud.

Conclusion

Les stratégies de développement élaborées au profit du tiers monde par les universitaires occidentaux et retenues comme voie à suivre afin de relever le déficit du développement n’ont pas obtenu les résultats escomptés Chaque stratégie a connu une gradeur  et une décadence.

Deux voies de sorties du sous-développement sont retenues :

ü  Le développement auto centré : il commence par une augmentation de la production agricole (vivrière).

Ensuite il faut pratiquer la substitution d’importation, c’est à dire remplacer les marchés de biens manufacturés par des biens qui sont produit localement de façon artisanale s’il le faut.

ü  Le développement extraverti : il consiste à se spécialiser dans les branches ou l’on dispose d’un avantage « comparatif » puis à remplacer les productions des produits de base à faible valeur ajouté par des produits plus technique.

Pays développé

Pays émergents

Pays moins avancés

Pib / hbts en dollar

> 10000 exemple : France 25240

Compris entre 2000 et 10000

< 2000

Mozambique = 740

IDH en dollar

> 0,9 France 0,918

Compris entre 0,5 et 0,9 Hongrie : 0,795

< 0,5 Mozambique 0,254

Exemple de pays

USA, CANADA, JAPON, UE, SUISSE, IRLANDE

NPI (Mexique, BRESIL)

.pays en transit (chine, Afrique du sud)

.Afrique sub saharienne 48 pays

.Autres pays Amérique

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